Telephone
15 avril 2024

Comment garder son cerveau jeune et sain en vieillissant

Résoudre un sudoku par jour ne suffit malheureusement pas pour y arriver. L’experte Christine Dahm-Mathonet explique comment tenter de prévenir les maladies liées à l’âge comme, par exemple, la démence.

Christine Dahm-Mathonet, comment le cerveau reste-t-il en forme jusqu’à un âge avancé ?

Vous connaissez certainement le vieux proverbe «Mens sana in corpore sano» («Un esprit sain dans un corps sain»). Dans la prévention des maladies neurologiques, les activités physiques et mentales jouent un rôle important. Une alimentation saine, beaucoup d’exercice, un sommeil suffisant et l’absence de tabac ont également des effets positifs. Rester socialement actif favorise également la mémoire.

On n’est jamais trop jeune pour commencer la prévention. Chez les personnes atteintes de démence, les changements dans le cerveau commencent sans que l’on s’en rende compte dix à vingt ans avant l’apparition des premiers symptômes. Grâce aux techniques d’imagerie, il est aujourd’hui possible de procéder à un dépistage précoce.

Nous avons des clients qui nous disent fièrement qu’ils font leur sudoku tous les jours. Mais cela ne suffit pas comme entraînement pour la mémoire. Il s’agit de lancer de nouveaux défis au cerveau, même à un âge avancé. Par exemple, en apprenant une nouvelle langue ou en se lançant dans un nouveau hobby. Il faut juste être conscient que l’apprentissage prend plus de temps que dans les jeunes années.

Qu’est-ce que la démence ?

La démence est un terme générique qui désigne plus de cinquante maladies différentes qui affectent le fonctionnement du cerveau. Le terme a une connotation négative, car il signifie littéralement «sans esprit». Les spécialistes parlent donc plutôt d’oublis ou de troubles cognitifs. La maladie d’Alzheimer est considérée comme la cause la plus fréquente de démence.

La démence et la maladie d’Alzheimer sont encore associées à une stigmatisation dans la société. Les personnes concernées et leurs familles se retirent souvent de la vie sociale par honte de la maladie. Notre message en tant que service de consultation est pourtant le suivant : «Verstoppt Iech net!» («Ne vous cachez pas» en français).

Nous essayons de faire comprendre à nos clients qu’il est, par exemple, toujours possible d’aller au restaurant avec une personne atteinte de démence. Il faut juste faire attention à certaines choses avant: pour éviter le stress de la personne concernée, il faut réserver une table dans un coin calme et éviter les heures de pointe. La personne ne doit pas regarder constamment en direction du restaurant. Il est important d’informer le personnel à l’avance.

Les personnes atteintes de démence perdent peu à peu des pièces du puzzle de leur identité. Au stade initial, les personnes concernées remarquent que quelque chose change: elles oublient des choses, leur concentration diminue, on ne peut plus se débrouiller aussi facilement au quotidien. De nombreux patients développent alors un «comportement de façade» : ils font croire à leur entourage que tout va bien. La souffrance émotionnelle est très élevée au début, puis diminue au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, car les malades ont d’une part développé une acceptation ou d’autre part ne perçoivent plus ce qui leur manque. Parallèlement, l’expérience de la perte augmente pour les membres de sa famille. Avec le temps, la prise en charge d’un proche atteint de démence devient de plus en plus difficile. Et la distance avec la personne concernée devient de plus en plus grande.

Au Luxembourg, il existe de nombreuses offres de prise en charge pour les personnes atteintes de démence et leurs proches. Il suffit d’oser faire appel à cette aide. L’autre jour, j’ai reçu dans mon bureau une femme qui s’occupe seule de son mari à la maison depuis sept ans. Car elle lui avait promis de s’occuper de lui. Mais maintenant, elle est à bout de forces et n’en peut tout simplement plus. Nous avons exprimé à cette femme notre respect pour ce qu’elle a accompli. En même temps, nous lui avons fait comprendre qu’il était temps de penser à elle aussi. Car ce n’est que si elle va bien elle-même qu’elle pourra bien s’occuper de son mari.

« Les émotions sont la dernière ressource des personnes atteintes de démence avancée. »

La mémoire est comme une bibliothèque. En cas de démence, ce sont d’abord les «livres» de la mémoire à court terme qui disparaissent. Les expériences de l’enfance et de l’adolescence sont toutefois conservées beaucoup plus longtemps.

Les émotions sont la dernière ressource des personnes atteintes de démence avancée. Grâce à elles, il est possible de rester en contact avec elles. On regarde ensemble de vieilles photos ou on passe un tube musical d’autrefois. Et soudain, le malade se met à chanter alors qu’il ne peut plus vraiment parler. Les odeurs aussi restent longtemps en mémoire. C’est aussi la raison pour laquelle les établissements de soins font souvent de la pâtisserie avec les patients, afin d’éveiller des souvenirs positifs.

 

L’article complet sur virgule.lu.

Partager :

Vous avez d'autres questions ?

Si vous avez d'autres questions concernant la démence, les troubles de la mémoire ou tout autre sujet connexe. Nous sommes là pour vous aider.

Téléphone

Par téléphone

+352 26 47 00

E-mail

Par e-mail

info@demenz.lu

Formulaire

Via le formulaire

nous contacter!

Aller au contenu principal